Nous voici absorbés par une leçon très intéressante, donnée par notre cher professeur Maurice MARY, depuis les bancs du Domaine Apicole de Chezelles !
1) la fleur secrète un liquide sucré : le nectar.
2) les butineuses (éclaireuses) partent à la recherche du nectar des fleurs en explorant un périmètre de 5 km.
3) dès qu’elles trouvent un gisement, elles prélèvent un échantillon, le ramènent à la ruche et le font goûter à d’autres butineuses. Leur danse indique l’endroit du gisement par rapport au soleil. Continuer la lecture de « De la fleur à la ruche »
Très friands de desserts et de miel bien sûr, Paulette et Maurice Mary nous font partager une gourmandise qui ravira petits et grands ! Attention : commencez à vous mettre aux fourneaux 4 heures avant de servir.
La neige va bientôt recouvrir les campagnes alentours, propice à de longues balades et à des batailles de boules de neige. En y regardant bien, on pourra aussi trouver ça et là des perce-neige, comme Marie-Cécile lors de sa balade dominicale.
D’ailleurs dit-on « un » perce-neige ou « une » perce-neige ? Les avis sont partagés et l’utilisation des deux genres est tolérée.
Les abeilles en tout cas elles ne se posent pas la question, du moment qu’elles ont de quoi butiner, et c’est le cas avec des perce-neige.
Bien sûr les récoltes sont minuscules et encore faut-il que les abeilles butinent déjà, mais ce premier nectar de la saison leur permet parfois de rédemmarrer le couvain dans la ruche.
Le nectar est très important, d’autant que si toutes les fleurs offrent du pollen, par définition, toutes les fleurs n’offrent pas de nectar.
Essayons de jouer un peu ! Connaissez-vous des fleurs qui n’offrent pas de pollen ?
Oui, il y a la rose. Il existe du miel à la rose, obtenu par macération, mais si vous entendez quelqu’un employer l’expression « miel de rose », ce n’est pas approprié.
Ensuite…. oui il y a le forsythia. Cela dit il y a aussi des fleurs qui sont riches ou très pauvres en nectar selon les variétés. Par exemple, certaines fleurs de pommiers sont très riches, alors que d’autres n’en offrent quasiment pas, tout comme les tournesols.
Parmi les fleurs extrêment riches en nectar, il y a la fleur de molêne, que l’on appelle aussi le bouillon blanc. Ce sont des espèces de longues hampes jaunes que l’on voit au bord des chemins.
Il y a aussi des fleurs riches en nectar auxquelles les abeilles ne peuvent pas accéder. Comme par exemple le buddleia que préfèrent les papillons, ou le lilas. La langue des abeilles est tout simplement trop courte pour arriver au fond des petites fleurs où se trouve le nectar. Les papillons eux sont pourvus d’une langue plus longue.
Il y a des situations parfois amusantes. Par exemple pour certaines fleurs, les abeilles ont besoin de compères. Prenez la tulipe, le resserrement des pétales fait que l’abeille à beaucoup de mal à aller au fond la fleur et d’ailleurs elle ne s’y risque pas. En revanche les gros bourdons de type bombus, arrivent à percer la base des tulipes pour y prélever directement le nectar. Une fois le trou formé, les abeilles, malines, pourront aller s’y goinfrer à leur tour. Le même phénomène se produit avec les grosses pervenches, les violettes, et autres fleurs précoces.
Avec les violettes, la stratégie est perfectionnée. ces magnifiques fleurs regorgent de nectar, mais ce dernier est logé dans le pétale inférieur. En fait, le nectar se trouve dans ce que l’on appelle l’éperon du pétale inférieur. Et pas question pour les abeilles de pouvoir percer cette solide forteresse. Ce sont une fois de plus les gros bourdons qui ouvrent une brêche dans l’éperon, et ainsi ouvrent une voie royale à nos petites amies.
Pas de bourdonnement à l’horizon, pas de vol en rase motte de nos amies les abeilles….
Normal, c’est la période où elles se reposent le plus. Il faut dire que sa Majesté la Reine ne pond plus depuis un petit bout de temps, il n’y a donc pas de couvin à nourrir.
La ruche est bien protégée par la propolis, et les abeilles d’hiver se contentent de faire « la boule » ou « la grappe » pour maintenir la température de la ruche. Tout cela consomme assez peu d’énergie, une bonne ruche n’a guère besoin que d’un kilo de miel par mois en ce moment. C’est un peu le contraire de nous les humains !
Cela dit, à partir du solstice d’hiver, en décembre, les abeilles noteront que les jours commencent à rallonger à nouveau et elles savent bien qu’au bout de tout ça il y a le printemps, les nouvelles miellées et bien sûr, de nouvelles jeunes abeilles à nourrir.
Toutes ces promesses qui se matérialisent déjà dans la ruche, c’est formidable.
Nous prenons bien soin d’elles bien entendu, même en cette période. Car tout peut arriver, avec les intempéries mais les garçons du Domaine Apicole sont vigiants. Ils multiplient les visites de contrôle, aidés par Paulette et Maurice qui en profitent pour se balader un peu.
Ces messieurs veillent aux conséquences des intempéries ou de grands vents qui auraient pu faire basculer le toit des ruches. Il faut aussi remettre un mélange de miel et de pollen aux abeilles qui se sont fait voler leur miel par d’autres animaux. Et en cas de gel sévère, suivi par un grand soleil, il faut veiller à ce que les abeilles qui s’aventureraient hors de la ruche pour faire « un peu de bronzage », ne se gèlent pas les pattes sur le sol glacial. Pour cela, on place un peu de paille sur le sol, c’est très efficace !
Elles méritent bien un peu de vacances, pour tous les bons produits qu’elles nous offrent.
Parlons un peu des photos du Domaine Apicole de Chezelles…
Vous le savez sans doute, les conditions d’éclairage sont très importantes quand vous voulez faire des photos en plein air et si ça change à tout bout de champs, il faut sans cesse refaire les réglages. Un nuage et zou, il faut tout re-régler, ou attendre qu’il s’en aille. Vous me direz que l’on peut aussi utiliser son appareil en mode « automatique » comme tout un chacun (c’est ce que je fais !) mais quand on veut faire les choses dans les règles de l’art, comme Maurice Mary, pas question de céder à ces facilités. Alors voilà, on bidouille l’ouverture, la vitesse, le diaphragme, la netteté et plein d’autres choses auxquelles, entre nous, je ne comprends pas grand chose. Mais quand je vois le résultat sur les superbes photographies d’abeilles et de fleurs de Maurice, eh bien, je me dis que ça en vaut la peine de ce donner tout ce mal.
La saison de la bruyère se termine au Domaine Apicole de Chezelles et nous commençons à faire les visites de contrôle des ruches. C’est que certains ennemis des abeilles montrent le bout de leur nez en septembre ! Il y a par exemple le sphinx, ce très gros papillon très impressionnant que nous connaissons bien. Il fait parfois peur mais il est inoffensif. Inoffensif ? Oui, mais il a un gros défaut, il ADORE le miel. Oui, oui, comme nous, on ne peut donc pas lui donner tort. Le problème, c’est qu’il n’hésite pas à s’introduire dans les ruches pour venir se goinfrer, à l’aide de sa trompe très efficace. Et le pire, c’est que souvent, les abeilles le laissent faire, ou en tout cas ne réagissent pas assez rapidement lorsque la bestiole vient commettre son larcin.
En ces temps froids, tous les petits animaux sauvages, pourtant bien charmants, mais qui adorent venir dérober le miel de nos abeilles sont entrés en action depuis le début de l’hiver. A chaque fois, il faut que nous allions réparer les dégâts !