Qu’est-ce qu’une abeille solitaire et comment la reconnaître ?

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Rédigé par Marie-Cécile
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Quand on parle d’abeilles, on pense aussitôt à la plus connue, appelée par les savants Apis Mellifera. La fameuse abeille à miel (mellifère et domestique) élevée par les apiculteurs comme nous ici au Domaine Apicole de Chezelles. Il existe en fait 20 à 30 000 espèces d’abeilles sur terre.  Parmi elles, nombreuses sont les abeilles sauvages, c’est le cas de l’abeille solitaire !

abeille solitaire

Comment reconnaître une abeille solitaire ?

En réalité, les abeilles sont des insectes sauvages et solitaires qui pratiquent le chacun pour soi. Il suffit dès les premiers jours du printemps, de les observer sur les fleurs de nos jardins pour s’apercevoir de leur incroyable diversité. Elles sont noires, rousses, jaunes ou grises, tachetées de pois blancs ou segmentées d’anneaux de cuivre, plus ou moins velues, chétives ou plus trapues, plus ou moins grosses. En France, il existe entre 800 et 1000 espèces sauvages. 

Au Domaine, nous aimons parler de cette espèce un peu particulière et méconnue. La Grande Anthidie et sa petite soeur l’Anthidie Cotonnière qui font partie de ces abeilles solitaires. Elles ne vivent pas en colonie comme les nôtres. Elles utilisent une technique très judicieuse pour construire leur petit nid dans la nature. Contrairement à nos abeilles mellifères qui possèdent de petites corbeilles sur les pattes arrières pour ranger le pollen et le transporter vers la ruche, l’abeille solitaire, possède plutôt de petites brosses sur ses tibias postérieurs. La Grande Anthidie, elle, est équipée d’une petite brosse sous son ventre. Cette petite brosse est d’une jolie couleur orangée, dont elle se sert pour récolter des fils… ou plutôt des poils, dont certains végétaux sont munis sur leurs feuilles, comme par exemple, la molène, que l’on appelle aussi le bouillon blanc ou la fleur à laine. La Grande Anthidie fait la même chose sur les épiaires laineuses, ces plantes que nos anciens appelaient les oreilles de lapin, ou les oreilles d’ours. Avec ces minuscules poils de molène ou d’épiaire laineuse, les Grandes Anthidies vont faire des petites boules qu’elles vont transporter sous leur corps, comme un hélicoptère. Elles vont ensuite en garnir leur nid, bien douillet et bien chaud, qui se retrouvera alors recouvert de ces petites billes qui ressemblent à du coton. C’est très joli ! D’ailleurs ici, on appelle aussi la Grande Anthidie « la cueilleuse de coton ». Parfois, certains l’appellent aussi « la dragueuse de lavande », car elle adore aller butiner les fleurs bleues et profondes, comme la lavande. 

Ni reine ni ouvrière chez les abeilles sauvages

Contrairement à leurs cousines domestiques, les abeilles sauvages sont de grandes solitaires. Chez elles, il n’y a ni reine, ni ouvrière, ni colonie pérenne. La reine mellifère fonde une nouvelle colonie par essaimage. Contrairement à elle la femelle sauvage, livrée à elle-même, doit trouver seule, un endroit idéal pour assurer l’éclosion d’une nouvelle génération. Comme elle ne vit pas en colonie, il serait impossible de la domestiquer.

Les espèces solitaires sont spécialisées car, leur vie étant plus courte, elles sont parfaitement adaptées à la floraison de certaines plantes. Selon les experts, grâce à une grande diversité d’abeilles sauvages, on obtient de bien meilleurs rendements pour les cultures qui dépendent des pollinisateurs.

Construire un nid pour les abeilles solitaires dans son jardin ?

Les abeilles solitaires ont du mal à trouver des lieux pour y installer leur nid. C’est pourquoi il est important d’accueillir les petites osmies dans nos jardins. Ces petites osmies sont de très bons pollinisateurs. Si on installe un  hôtel à insecte, par exemple un bloc de bois muni de trous profonds d’environ 1 cm de diamètre, les osmies vont s’y installer et être vite indispensable à votre jardin. Contrairement à nos abeilles domestiques, les osmies ne vont guère dépasser les limites du jardin où elles se sont installées pour polliniser les fleurs.

Bien entendu, il est impératif de bannir tout insecticides, pesticides pour l’entretien du jardin afin de protéger l’abeille solitaire. Il est important également d’étaler les floraisons sur l’année en favorisant les plantes aromatiques et les plantes telles que marguerites, giroflée, épiaire, lavande, pois de senteur, lupin, campanule, cosmos, souci… Des arbres « à moelle » ou à tiges creuses (arbre à papillon, sureau, framboisier, weigélia), sont également très intéressants pour que ces abeilles puissent nidifier.

Accueillir des abeilles solitaires dans son jardin est une très belle activité à faire découvrir aux enfants. Elle est parfaite pour les sensibiliser à la sauvegarde de ces pollinisateurs indispensables au jardin.

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